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19 décembre 2011 1 19 /12 /décembre /2011 20:47

«L’exclusion bancaire est une injustice sociale doublée d’une aberration économique », entretien avec Alain Bernard du Secours catholique.


L’exclusion bancaire toucherait environ 5 millions de personnes. Ce phénomène se conjugue le plus souvent avec l’exclusion sociale. Entretien avec Alain Bernard, responsable du département Emploi - Économie solidaire du Secours catholique.

 

Qu’est ce que l’accessibilité bancaire ?

Il y a trois composantes dans l’accessibilité bancaire :

D’abord, l’ accès tout simplement. Ce n’est pas le problème principal puisque 98 % de la population a un compte bancaire ou un livret A. La France est plutôt bien lotie par rapport aux autres pays, seuls deux tiers des Américains ont un compte. En effet, la France est dotée d’un arsenal juridique assez protecteur : il existe un droit au compte gratuit depuis 1998, un taux d’intérêt maximal (taux d’usure) - certes encore beaucoup trop élevé pour les crédits à la consommation [1] -, un solde bancaire insaisissable en cas de dettes…

Ensuite, l’ accessibilité . Elle mesure l’écart avec la réalité d’accès aux produits et services bancaires, en particulier aux conseils. Un client fortuné n’a aucun mal à obtenir un rendez-vous avec son conseiller alors que les clients modestes peuvent attendre des semaines voire des mois pour un entretien court.

Enfin, l’adaptation de l’offre à l’ usage des clients. Par exemple, l’accès au crédit renouvelable est (trop) aisé alors qu’il est plus risqué et moins compréhensible qu’un crédit amortissable classique, il devient toxique pour les personnes en situation de faiblesse. Au contraire, on constate qu’une grande partie des personnes modestes n’ont pas accès aux crédits classiques ni aux bons moyens de paiement. Un chèque sans provision et une carte de crédit ou de paiement à débit différé peuvent conduire à des découverts et entraîner de coûteux frais.

Le phénomène est donc complexe et malheureusement personne n’est aujourd’hui capable de le mesurer. En 2005, la secrétaire d’État à l’exclusion Nelly Olin chiffrait à 5 millions le nombre d’exclus bancaires . Mais la fourchette avancée par d’autres dirigeants de banque est très large, allant de 2 à 9 millions. Je regrette qu’aucun service statistique ne s’en préoccupe concrètement.

En quoi est-ce que l’exclusion bancaire constitue une inégalité ?

Il y a un lien entre l’exclusion bancaire et l’exclusion sociale. Ceux qui ne possèdent pas de compte en banque sont rejetés. Pour payer en espèces vos factures ou même votre cantine, vous devez aller faire la queue dans un endroit à part. Vous ne pouvez toucher un salaire que sur un compte bancaire. A l’inverse, l’exclusion sociale ou le chômage conduisent très vite à l’exclusion bancaire et à la stigmatisation dans des fichiers de chèques sans provisions ou de crédits impayés. En plus, l’argent liquide se vole et est plus volatile.

Cette injustice sociale se double d’une aberration économique. Un crédit sert justement à étaler dans le temps une dépense, c’est donc un puissant levier de développement économique dont sont exclus ceux qui en auraient le plus besoin.

Que préconisez-vous pour y remédier ?

Nous avons rédigé un manifeste à l’attention des politiques et des banques dans lequel nous développons 3 pistes :

1- Obliger les banques à alerter précocement les personnes dont le compte se dégrade. Il ne faut pas attendre que les agios et les frais d’incidents de paiement gonflent avant que le conseiller de clientèle daigne décrocher son téléphone.

2- Une certification indépendante des banques sur la base de critères d’accessibilité afin de jouer sur leur réputation. On peut aussi imaginer que les appels d’offre publics ne retiennent que les banques vertueuses. Ou encore une gratification financière à travers un fonds qu’auront alimenté toutes les banques.

3- Les ménages modestes doivent pouvoir accéder au crédit classique. Comme ce sont des personnes qui risquent davantage de faire défaut, il pourrait être envisageable que les banques pratiquent un taux d’intérêt plus élevé. C’est pourquoi nous proposons que le fonds de cohésion social qui gère actuellement le microcrédit prenne en charge une partie des intérêts sur les crédits consentis aux personnes modestes.

Propos recueillis par Noam Leandri

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7 décembre 2011 3 07 /12 /décembre /2011 17:02

 

25/11/11


D’ici à 2020, ce sont près de 100 milliards de dollars par an que les pays développés ont promis de consacrer au financement des actions contre le changement climatique des pays en développement (PED).

Compte tenu de la situation économique actuelle, ils auront néanmoins des difficultés à prélever cette somme sur leurs budgets : de nouvelles sources de financement seront nécessaires.

 

  • Les financements innovants au service du climat

Si les recettes issues de la vente aux enchères des quotas d’émissions au sein de l’Union européenne seront principalement utilisées à des fins nationales ou européennes, une partie pourrait cependant être redirigée vers les PED. Imposer aux secteurs aérien et maritime internationaux de payer le prix du carbone demandera plusieurs années mais procurera des recettes de plusieurs dizaines de milliards.

La taxation des transactions financières, notamment des transactions de change, pourrait engendrer d’importants revenus. Au-delà de ces ressources supplémentaires, une grande partie de la solution proviendra de la complémentarité entre les fonds privés et publics. L’accord de Cancún ouvre ainsi une nouvelle voie en stipulant que les 100 milliards promis pourront émaner en partie du secteur privé – encore faudra-t-il fournir à ce dernier les incitations adéquates. Les fonds publics devront promouvoir l’investissement privé et s’attacher à rechercher l’effet de levier maximal. Bien utilisées, de nouvelles sources de financement à hauteur de 30 à 40 milliards d’ici à 2020 suffiraient alors à tenir la promesse effectuée à Cancún envers les pays en développement.

 

Au sommaire :


  • À la recherche de financements publics

 

  • Les fonds publics pour orienter les investissements privés vers l'action contre le changement climatique

 

  • Auteurs : Johanne Buba et Anne Fichen, département Développement durable, et Mahdi Ben-Jelloul et Clément Schaff, département Économie-Finances
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7 décembre 2011 3 07 /12 /décembre /2011 16:59

Évaluer à domicile avec un médecin conseil territorial, dans le cadre de l’APA, les besoins de la personne âgée dépendante, mettre en œuvre, en respectant le rythme et le désir de la personne, tout ce qui peut contribuer à son maintien à domicile dans les meilleures conditions possibles pour elle et son entourage, telles sont les principales missions des conseillers sociaux en gérontologie du conseil général d’Ille-et-Vilaine. Entretien avec Marie-Annick Barré, conseillère sociale en gérontologie (CSG) du conseil général d’Ille-et-Vilaine

L’intervention à domicile la plus courante est celle de l’aide ménagère. On imagine que la personne âgée n’en attend que du bien. Sous quelle forme ? A-t-elle des craintes ?
Lorsque je propose une aide à domicile la grande inquiétude c’est : « Est-ce que je vais pouvoir lui faire confiance ? » L’autre question c’est : « Est-ce que ce sera toujours la même personne ? ». Cette notion de référent est très importante car c’est une des conditions pour qu’un bon relationnel et un vrai lien s’établissent entre la personne âgée et son aide ménagère. C’est pour ça que, même si des relais doivent être pris pour les remplacements, il faut être vigilant quant au nombre d’intervenants dans une maison. Ce que la personne souhaite aussi c’est qu’on lui accorde du temps et qu’on respecte son rythme, notamment en intervenant au moment où elle en a besoin. Une aide ménagère bien traitante c’est quelqu’un qui, dans sa manière d’être, va tenter de répondre à ces aspirations profondes. À partir de là, la personne âgée va pouvoir se confier, accepter qu’on fasse à sa place et pas comme elle, qu’on touche à son corps… Et au-delà des activités de base — travaux ménagers, aide à la marche, à la toilette — elle va être très sensible à toute initiative lui proposant quelque chose d’agréable : des bains de pieds, le shampoing et la mise en plis, l’accompagnement à la bibliothèque… Quelque chose qui va lui apporter un bien-être physique, lui permettre d’entretenir une bonne image de soi et de garder sa dignité. Bien traiter, c’est tout cet ensemble. En fait c’est reconnaître la personne âgée dans sa dépendance mais aussi la reconnaître comme « sujet » capable d’avoir des désirs et de faire des choix.

Et c’est fréquent ce type de « traitement » ?
Oui, il y a pas mal d’interventions à domicile qui se font de cette façon. Mais il y a des insatisfactions. Qui d’ailleurs finissent parfois par ne plus s’exprimer parce que banalisées par tout le monde au fil du temps. Par exemple, l’autre jour, je demande un papier, la personne me dit « allez voir dans l’armoire ». Elle chasse ma gêne en disant « tout le monde y va, dans l’armoire ». Et elle n’a même plus idée de s’en plaindre. Mais c’est la règle : il est rare que les personnes âgées se plaignent. Elles n’osent rien dire. Elles ont peur que ça se retourne contre elles. D’où l’importance pour nous, mais c’est vrai aussi pour les familles, d’être vigilants et attentifs pour que les insatisfactions soient exprimées et qu’on y remédie.

Une amélioration du service à domicile passerait par quoi selon vous ?
En priorité il faudrait penser à la bientraitance des aides à domicile ! En les formant et en les accompagnant. Côtoyer la dépendance, la maladie, la mort, les comportements pas toujours simples des personnes âgées, c’est très dur. Et de même qu’on pense à des lieux de parole pour les aidants familiaux, il faudrait des temps d’écoute, de supervision, de conseil technique pour les aides à domicile. Sinon elles vont mal et elles risquent d’être mal avec la personne âgée.

Vous venez d’évoquer les aidants familiaux, qu’est-ce qui est déterminant dans leur comportement ?
Ce qu’il faut savoir c’est que la dépendance isole et amène l’aidant ou le conjoint à renoncer plus ou moins à soi. Il est souvent présent 24h/24. S’il est soutenu par un bon réseau familial ou autre, s’il conserve des relations avec l’extérieur, il peut parler, s’octroyer des moments pour souffler et se ressourcer. Dans ce cas il tiendra mieux le coup. Sinon, pour un peu que la dépendance s’accentue, il peut arriver à une telle usure qu’il n’est plus disponible pour être bien avec l’autre et peut devenir maltraitant. Ce qui va être déterminant aussi c’est la nature de la relation qui se noue au cours de cet accompagnement qui est celui de la fin d’un parcours de vie. Mais quelle que soit la situation, l’aidant à besoin de temps et de lieux pour souffler, déposer sa souffrance. Des initiatives dans ce sens commencent à apparaître. C’est intéressant.

Alors ? La bientraitance, finalement ?
C’est une notion très tendance ! Qui est devenue une préoccupation de tous les partenaires impliqués dans la problématique des personnes âgées. Et c’est bon signe. Parce que ça signifie qu’on réfléchit à ce qui doit être fait pour que la personne âgée soit bien. Mais il y a beaucoup à faire.

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7 décembre 2011 3 07 /12 /décembre /2011 16:55

La différence entre la croissance des profits des sociétés du CAC 40 et celle plus faible du PIB de la France est sommes toutes assez bizarre. Ceratins se posent cette question : Faut-il voir dans ce profits le résultat d’une réduction des coûts de production grace aux délocalisations, ou le résultat de la croissance de la demande sur les marchés étrangers ? Certaines études exploratoires sur les raisons de la hausse du bénéfice net par action des sociétés du CAC 40 apporte des éléments de réponse. Elle souligne le rôle important de la baisse des coûts des entreprises. En effet, le différentiel de croissance entre salaire réel et productivité jouerait peu sur le territoire national, mais serait une vraie source de profit à travers les implantations à l’étranger des sociétés du CAC 40. L’évolution des ventes contribuerait de façon très secondaire, son impact s’avérant même inférieur à celui d’un facteur résiduel “inexpliqué” (bonne gestion, gains de parts de marché sur les sociétés non cotées, rentes liées à l’innovation…).

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9 novembre 2011 3 09 /11 /novembre /2011 18:04

Ce Jour les Statuts de l'Association CONVICTIONS REPUBLICAINES ont été déposés à la Préfecture d'Evry. Nous attendons le récepissé d'autorisation du Préfet.;.

Nous publierons dans les semaines à venir nos propositions de projets de Lois qui sont en cours de rédaction.

Merci à vous d'être patients.

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